Au micro d’Initiale #2 - Anne-Flore Gaspar, pigiste bordelaise

Pour cette deuxième édition de notre rendez-vous "Au micro d'Initiale", rencontre avec Anne-Flore Gaspar, pigiste pour les pages régions de Elle, Art & Décoration, L'Avenir Aquitain ainsi que pour l’émission Ô La Belle Vie sur France 3 Occitanie. 

À 36 ans, Anne-Flore a écrit pour plus d’une vingtaine de médias (Doctissimo, Aujourd’hui en France, Avantages...). Mais depuis 12 ans, c’est dans notre belle région qu’elle a décidé de poser ses valises pour découvrir et raconter tous les trésors de ce territoire. Elle écrit à la commande, déniche les dernières adresses en vogue et propose des sujets à ses 4 rédacteurs en chef ! Ces médias, qui ont tous une ligne éditoriale différente, lui permettent de travailler sur de nombreux sujets, ce qu’elle affectionne particulièrement : lifestyle, santé, décoration, tourisme, écologie, parentalité et société. Anne-Flore ne s’ennuie jamais, tant mieux car elle n’aime pas ça. À l’affût des tendances et des actualités, elle aime transmettre ses découvertes.

Anne-Flore, comment vous est venue cette envie de partage ?

Depuis toute petite, j’aime rapporter les dernières infos et événements sans en modifier le fond. Ce trait de caractère, que je qualifierais de qualité pour un journaliste, m’a permis d’acquérir le goût de l’investigation, car ce travail d’enquêtrice est primordial dans notre métier. J’ai choisi d’orienter mes études dans ce sens pour devenir journaliste. Un métier qui me permet de lier également ma passion pour l’écriture. J’ai fait le choix de devenir pigiste pour pouvoir traiter différents sujets et ne pas m’enfermer dans une seule thématique.

« Depuis toute petite j’aime rapporter les histoires et savoir les choses avant tout le monde »

Pouvez-vous nous expliquer comment fonctionnent les pages régions des différents médias pour lesquels vous pigez ?

Cela diffère selon le support. Certaines rédactions me commandent des pages ou des reportages avec un angle défini et un temps donné tandis que pour d’autres, je dois être force de proposition.

Concernant les pages aquitaines de Elle, l’agence ETX Studio qui se charge de la production de contenus du média, commande 3 pages aux pigistes des différentes régions. Souvent, nous avons les mêmes angles à travailler, car le média suit un calendrier éditorial annuel avec un marronnier : évolution professionnelle à la rentrée scolaire de septembre, destinations pour les vacances d’été, etc. Néanmoins, je reste libre dans le choix des adresses que je souhaite valoriser dans ce cahier.

Pour le bimensuel l’Avenir Aquitain, je reçois un brief de la part de la rédaction pour rédiger des papiers ou couvrir des événements dans la région Nouvelle-Aquitaine. Le sujet est cadré en amont, je suis le brief pendant cette rencontre pour ensuite écrire un article des plus fidèles.

C’est également le cas avec Art & Décoration, il est de mon ressort de dénicher les nouveautés, les dernières adresses déco, la maison d’hôtes qui vient d’ouvrir, la nouvelle marque design écoresponsable, pour les soumettre à la rédaction et en faire un article.

Enfin concernant l’émission « Ô La Belle Vie » sur France 3 Occitanie, je suis entièrement intégrée à la rédaction et prends part aux choix des reportages pour le magazine de découverte. Mon boulot d’investigation se fait depuis les bureaux de la rédaction à Mérignac, puis notre équipe de reporters en Occitanie se déplace pour capturer les images.

En tant que pigiste, pouvez-vous refuser d’écrire un article dont un média vous a fait la commande ?

C’est arrivé, peu de fois, mais oui je me suis permise de refuser des sujets. Dans la vie de tous les jours, je suis militante pour différentes causes sociétales et lorsque des propositions d’articles vont à l’encontre de mes convictions, je ne me vois pas écrire sur cette thématique. Je pense réellement qu’en tant que journaliste/pigiste, nous nous devons de retranscrire les faits et rester neutre mais parfois notre éthique personnelle prend le dessus. J’ai notamment arrêté de produire du contenu sur la beauté et la mode, c’était pourtant mes sujets de prédilection à mes débuts, pour suivre mes convictions écologiques et décroissantes. Je me contente donc d’écrire des articles beauté et mode dans les pages green de ELLE.

Comment faites-vous pour être au courant de toutes les nouveautés de la région ?

Je cherche sans cesse de nouveaux lieux à découvrir, de nouvelles enseignes, de nouvelles initiatives en Nouvelle-Aquitaine grâce à mes nombreuses balades mais aussi aux réseaux sociaux, aux mails des agences de relations presse et à ma veille médiatique. Je note tout dans mon carnet, et je sais à l’avance si je vais pouvoir en faire quelque chose. Les médias sont une grande source d’inspiration pour moi.

Quel lien entretenez-vous avec les attaché-e-s de presse ?

Je crois sincèrement que les attaché-e-s de presse sont indispensables pour nourrir mes propositions de sujets. Parfois, des établissements verrouillent leur communication et les attachés de presse sont les seuls interlocuteurs que nous avons.

Depuis le début de votre carrière, quel est l’article dont vous êtes la plus fière ?

Je suis très fière de certains articles que j’ai pu écrire pour Doctissimo, notamment en raison des retours que j’ai eu de la part des professionnels et des experts sur mes papiers. Cette valorisation de mon travail traduit l’efficacité de ma retranscription. Avant même de traiter un sujet, je m’oblige à me renseigner, à devenir presque boulimique des informations sur la thématique de mon article. Ces actions me permettent de retranscrire la vérité et d’être le plus précise possible sur ces sujets de santé. Un bon journaliste se doit de faire ses propres recherches avant d’écrire un article.

Quelle est la Une qui vous a le plus marquée ?

Je dirais que c’est celle de la revue Far Ouest "Tout reprendre". Ce média local et engagé explore les débats et les questionnements sur la société. La rédaction n’hésite pas à sortir des sentiers battus pour évoquer des sujets délicats.

« C’est rare un support qui soit aussi audacieux et politisé à destination du grand public, je le trouve très rafraichissant. C’est mon petit coup de cœur. »

Dernière question, quel est l’objet qui ne vous quitte jamais ?

En tant que journaliste qui se respecte, mon objet indispensable est bien évidemment un carnet de notes pour conserver toutes les informations qui me seront utiles : la carte d’un restaurant, l’ancienneté d’une boutique ou encore les échanges avec un représentant d’une galerie d’art. C’est mon sésame !